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L' ÎLE DES ESCLAVES
de Marivaux

Si j'avais été votre pareil, je n'aurais peut-être pas mieux valu que vous.

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D'anciens esclaves grecs ont fui leur condition en prenant la mer pour occuper une île et y établir leur propre République, leurs propres règles, leurs propres lois.
A la suite d'un naufrage, Iphicrate suivi par son valet Arlequin s'y échouent. Survient l'un des dirigeants de l'île, Trivelin, accompagné de deux autres naufragées, Euphrosine et sa femme de chambre Cléanthis. La loi de l'île impose de rééduquer les maîtres que le hasard y dépose. Ici, les rôles sont inversés.


L’expérience menée, inverser les rôles, ne mène nulle part, ne résout rien. Que nous reste-il ? Ne plus distribuer les rôles, tout simplement ? L’enjeu d’une mise en scène de L'Ile des esclaves est-elle d’éprouver la simplicité dans sa complexité ?

Je veux monter un spectacle qui a du sens ici et maintenant, qui puisse parler à tous, et convie un discours violent et joyeux, philosophique et non moins engagé. Les récents évènements de soulèvement populaire, les multiples grèves en réponse à différentes réformes gouvernementales, le mouvement des Gilets Jaunes, m’interrogent sur mon propre désir de société utopique. Plus que tout, le texte pose la question du pouvoir : pourquoi le posséder ? Qui sommes-nous quand nous nous l’approprions ? Quand nous en sommes écartés ? Comment résister à son attrait ? La pièce nous convie à traverser un scénario, une fiction incroyable. Nous éprouvons l’ivresse de la parole. Ici, la parole fait acte. Le discours est véritablement le moteur du théâtre : un lieu où s’affrontent les différents points de vue, un élément déclencheur d’un engouement populaire et créateur de lien social. Comme le théâtre, le lieu où se déroule l'action, l'île, est choisi comme un lieu d'expérimentation de réforme sociale.

Une interprétation concentrée sur l’essentiel : jouer .

Je cherche à utiliser la présence de l’acteur-créateur pour inventer la mise en scène en laissant la langue de Marivaux, littéraire, précise, rythmée, habiter les corps. Je fais confiance aux interprètes pour leur engagement dans le texte et que toute l’équipe travaille ici sur un théâtre de l’urgence à dire, à raconter, à inventer, à partager et à créer plus qu’une passerelle entre le public et la fiction. Ce qui est formidable c’est qu’en restant fidèle à l’écriture de Marivaux, on se rend compte qu’il laisse la place aux acteurs pour l’invention.

Les personnages sont sans cesse en situation d’improvisation. Tout se joue par le jeu. La musique, le chant, la danse auront toutes leurs places pour soutenir la dramaturgie, pour inventer cette « bulle » d’utopie, pour créer un univers festif. Nous prenons au pied levé l’indication à la fin du texte de Marivaux : une invitation à la fête qui introduit un divertissement chanté. Cette apogée festive laisse une très grande ouverture à l’imaginaire du public. Les spectateurs deviendront le temps du spectacle les habitants de cette île utopique et Trivelin leur porte-parole : d’anciens esclaves affranchis d'un pouvoir qui les oppressait... le sont-ils vraiment ?

Un dispositif scénique quadri-frontal.

Notre île est le lieu où se joue la pièce : au centre du public, dans un dispositif quadri-frontal. L’espace de représentation devient alors une arène, un tribunal, un ring de boxe ou de catch : un terrain d’expériences pour les acteurs et les spectateurs. Cette langue puissante de Marivaux résonnera sans artifices, se jouant d’une transposition contemporaine. Le spectacle est à la fois l’objet et l’enjeu. Nous interrogerons le théâtre et sa nécessité, en faisant la tentative de faire fusionner l’espace de la fiction et l’espace du spectateur, de réunir en un même lieu acteurs et spectateurs autour de la question philosophique posée par Marivaux : peut-on révolutionner les rapports humains ?

Création 2022 à La Comète - La Courneuve

Mars 2024 représentations à Challans

Mise en scène : Géraldine Szajman

avec Baptiste Drouillac, Manon Combes, Yasmine Nadifi, Vincent Marguet et Géraldine Szajman

Lumières : Vivien Lenon

Costumes et scénographie : Karine Loisy

L'Ile des esclaves de Marivaux

© 2025  Cie Les Enfants du Paradis

Association loi 1901 / Siège social: 21 avenue Gabriel Péri 93120 La Courneuve

Numéro de SIRET: 751 025 693 00043 / Numéro de licence: PLATESV-R-2021-009811

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